Surtourisme : la révolte des villes qui bannissent les touristes
Venise instaure un système de réservation obligatoire et des frais d’entrée. Amsterdam ferme son quartier rouge aux groupes de touristes. Barcelone refuse de nouveaux hôtels. Ces mesures drastiques illustrent une réalité inquiétante : certaines des destinations les plus prisées au monde atteignent leur point de rupture. Le surtourisme s’est transformé en crise existentielle pour de nombreuses villes qui voient leur identité, leur environnement et la qualité de vie de leurs résidents menacés par l’afflux massif de visiteurs.
L’ampleur du problème
Les chiffres révèlent l’ampleur du défi. Venise, avec ses 50 000 habitants permanents, accueille environ 30 millions de visiteurs annuellement, soit 600 touristes pour chaque résident. Barcelone reçoit 32 millions de visiteurs pour une population de 1,6 million d’habitants. Cette disproportion crée des tensions insoutenables sur les infrastructures et le tissu social des communautés locales.
L’industrie du tourisme moderne englobe désormais une variété d’activités de divertissement au-delà des visites culturelles traditionnelles. Cette transformation rappelle l’évolution parallèle du divertissement en ligne, où des plateformes comme NV Casino proposent des alternatives de divertissement accessibles sans déplacement physique, permettant aux utilisateurs de profiter d’expériences de jeu et de loisirs depuis leur domicile. Cette accessibilité croissante des options de divertissement virtuel, incluant les jeux en ligne et paris sportifs, modifie les habitudes de consommation des loisirs.
Le tableau suivant présente les mesures restrictives adoptées par différentes villes confrontées au surtourisme. Les années indiquées correspondent à la période d’implémentation principale, sachant que plusieurs mesures ont été progressivement introduites.
| Ville | Population locale | Visiteurs annuels | Mesures principales | Période d’implémentation |
| Venise, Italie | 50 000 | 30 millions | Frais d’entrée, système de réservation | 2024 |
| Amsterdam, Pays-Bas | 870 000 | 20 millions | Fermeture quartier rouge, limite croisières | 2020-2023 |
| Barcelone, Espagne | 1,6 million | 32 millions | Gel licences hôtelières, manifestations | 2017-2022 |
| Dubrovnik, Croatie | 42 000 | 1,3 million | Limite quotidienne visiteurs | 2017-2019 |
| Santorin, Grèce | 15 000 | 2 millions | Plafond arrivées de croisières | 2018-2021 |
Ces mesures sont désormais considérées nécessaires pour préserver l’habitabilité de ces villes, avec une accélération particulière après la reprise post-pandémique du tourisme en 2022-2023.
Le paradoxe économique
Le tourisme génère des revenus substantiels et emploie des millions de personnes. Barcelone, par exemple, tire environ 10 à 12% de son économie du tourisme. Pourtant, les coûts cachés justifient les restrictions. L’augmentation des loyers chasse les résidents locaux des centres historiques. Les commerces de proximité cèdent la place aux boutiques de souvenirs. Les services publics saturent sous la pression d’une population fluctuante, nécessitant des investissements massifs qui profitent principalement aux visiteurs temporaires.
Les bénéfices du tourisme se concentrent souvent entre les mains de grandes chaînes internationales, tandis que les coûts sociaux et environnementaux sont supportés par les communautés locales. Cette distribution inégale explique pourquoi des villes acceptent de sacrifier une partie de leurs revenus touristiques pour préserver leur viabilité à long terme.
Les mesures adoptées par les villes
Face à cette crise, les municipalités déploient diverses stratégies pour reprendre le contrôle. Les principales catégories de restrictions incluent des solutions innovantes et parfois controversées:
- Systèmes de quotas et réservations : Limitation du nombre de visiteurs quotidiens avec réservation obligatoire préalable, comme à Venise où les excursionnistes paient désormais un droit d’entrée de 5 euros
- Restrictions sur l’hébergement touristique : Gel des nouvelles licences Airbnb, conversion obligatoire de logements touristiques en résidences permanentes, zones interdites aux locations courte durée
- Taxes touristiques progressives : Tarification différenciée selon la saison et le type d’hébergement, avec des montants pouvant atteindre jusqu’à 20 euros par nuit dans certaines destinations
- Limitations des infrastructures : Plafonnement du nombre de bateaux de croisière, fermeture de zones sensibles pendant les heures de pointe
- Campagnes de « détourisme » : Promotion active de destinations alternatives, incitations financières pour visiter en basse saison
Amsterdam a adopté une approche particulièrement stricte, limitant les nouvelles boutiques de souvenirs dans le centre historique et fermant certaines zones emblématiques aux groupes touristiques.
Le coût environnemental et culturel
Le surtourisme inflige des dommages durables au patrimoine et à l’environnement. Les sites archéologiques s’érodent sous les millions de pas. Le Machu Picchu montre des signes inquiétants de dégradation structurelle directement attribuables au trafic touristique excessif, conduisant le Pérou à imposer des restrictions strictes.
L’empreinte écologique dépasse la simple présence physique des visiteurs. Les avions et bateaux de croisière contribuent massivement aux émissions et à la pollution. La consommation d’eau et d’énergie explose dans les zones touristiques, particulièrement problématique dans les îles et régions arides. Le patrimoine culturel immatériel souffre également, les traditions locales se transformant en spectacles pour touristes et perdant leur authenticité.
Vers un tourisme durable et équilibré
La solution réside dans la transformation du tourisme, privilégiant la qualité sur la quantité. Les villes pionnières explorent des modèles attirant moins de visiteurs mais respectant mieux l’environnement local. Le Bhoutan illustre cette approche avec sa politique de « haute valeur, faible impact », imposant des frais quotidiens substantiels qui limitent naturellement les volumes tout en finançant la conservation.
La technologie offre des outils prometteurs. Les applications de gestion de foules redirigent les visiteurs vers des sites moins congestionnés. Les systèmes de réservation dynamiques ajustent les prix selon la demande. Réfléchissez à votre propre rôle en tant que voyageur. Privilégiez les destinations moins connues, voyagez hors saison, respectez les communautés locales. Le tourisme responsable commence par la reconnaissance que les lieux que nous visitons sont d’abord des foyers pour leurs habitants.


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